lundi 31 août 2009

à endurer si fort le vent

l'on en finit de trop croire

qu'il fut un jour notre matrice

notre panier de roseaux
j'ai du mystère dans les pupilles

vous me reconnaîtrez

belle âme que j'idolâtre

car je suis sans frontières

entre vous et moi

dimanche 30 août 2009

tout est né des profondeurs

des fils des entrailles soutenues

à force de bras ferreux

né ainsi du néant

ainsi de la porte au couloir

du couloir à la porte

juste au passage

des entrailles en altération

"création", acrylique 55cmx45cm, toile coton.

samedi 29 août 2009

déchiré de plaines

de roseaux

d'herbe

et de nénuphars

déchiré de vertiges

au-dessus de cette eau

d'émeraudes empoisonnées

vendredi 28 août 2009

rêve

à peine une lutte

quand sortis d'une porte

ses contours

ses pastels

crayonnent mon visage

blanc et si blanches

craies ses mains

qu'on ne distingue plus

l'ombre entre nous
c'est trop peu

que de lui dire

enchevêtré

tout ce sucre

autour d'une tasse

d'une table

et d'un lieu
le ciel radieux

et dénué de souplesse

prive de regards

ses nuits et les miennes

mercredi 19 août 2009

lundi 17 août 2009

je suis insolent comme tout commencement

comme toute levée de paysans vomis à la guerre

l'alcool rempli de fièvres et de stupeurs

l'alcool dans un abreuvoir de métal et de désespoir

je suis insolent comme toute floraison

comme toute musique étrangère
il n'est pas si éloigné

ce temps rieur

il craque sous tes pieds d'enfant

il est le grenier le plancher feutré

il est l'appel de la mère

au travers des murs de plâtre
sortir du noir

la main la première

la ligne de vie

sortir du noir

l'éventail de son cœur

mardi 11 août 2009

sans chercher

loin derrière soi

dans une nuit

une parcelle

le tissu doux

sans se défaire

du parfum

loin tous deux

résine de l'arbre

la myrrhe chaude
regarde les concubines qui s'avancent

choisies dans les meilleurs draps

les concubines dansent

le paravent dissimule

et les cerisiers ajoutent des veines roses

à leurs peaux qui dansent

à leur nudité d'ombres

regarde les concubines qui s'avancent

comme de la fumée d'encens

"sans titre", acrylique 30cmx30cm toile lin.

des troncs qui n'existent plus

et des paysages neufs

peindre le mouvement

et laisser les fantômes aux fantômes
le mot de la fin

c'est un point noir

sur le rose

de la joie

lundi 10 août 2009

par caprice il me fallait peindre

du sol sur les murs

des étoiles sur le toit

quelque chose comme du hasard

un peu loin

un peu frugal

jeudi 6 août 2009

soleil soleil dans mes yeux noirs

empile les jarres et n'en parlons plus

du beau des yeux et du noir

soleil soleil surtout de lui

cette lune qui flamboie de miroirs

n'en parlons plus de l'éclat

et des choses si rares

que même la Cybèle pardonne de suppliques

pour qu'à genoux et grand

tu laisses le sol te subir et te salir
de la marne sur sa peau altière

et l'on y meurt si en bas de la falaise
cela n'a plus d'importance

plus de fleurs à porter dedans

plus de pièces à combler

plus de sol à laver

cela n'a plus besoin

de rien
la ville est jaune

cirée des quelques gouttes

aperçues vaguement

toutes à l'heure passantes

fulgurantes et moule

l'ombre auprès des enclumes

la ville est une masse
entre les pierres rousses

elles s'amusent

jeunes et jolies pensées

entre les pierres rousses

elles bambous sous la pluie

se fondent éphémères

dans la nuit en train de naître

lundi 3 août 2009

j'ai perdu ma langue dans un trou d'eau

comme une pièce tombée de la poche

ou peut-être comme un pauvre gars assis

j'ai perdu ma langue dans un trou d'eau

comme les lumières ternissent dans le métro
tremblante et foudre la neige

le blanc du pinceau

le drap dans le jardin

la senteur de la lavande

tremblante et foudre la neige

le passé ramené à la vie

la neige ramenée devant la porte

la main tremblante d'émotions