vendredi 20 novembre 2009

juste levée de flammèches

quand au seuil de la porte

le bois au bout des cheveux

tu avances vers ce front

juste lui dans un cadre de cire
courir sur l'humidité

sembler noir et diffus

autant que l'image

de l'ailleurs éphémère

jeudi 19 novembre 2009

étendu dans la soie

ce regard perce rouge

et crevasse toute peau

désireuse de s'adonner

aux sillons clairs des arêtes

de chacune des pierres de taille
délacé flou le corps

tordu de matières

tourne le long d'un point

imaginaire de toi
des carreaux sur la porte

aux fenêtres sur les yeux

dans le toit sous la peau

des carreaux de verre

cage sur le dehors
le silence c'est rire

de ne savoir parler

une langue qui appelle

à d'autres dictions
portées hautes

au-dessus des éclats

des mouvements

du son angoissant

de la mer désolante

portées hautes

les seules voix

s'aimant l'une l'autre

aux dunes au vent

sous la pluie

sous le nord

entre leurs bras
fondus d'une brume verte

le sol épais fumant et moelleux

le grand okoumé

et feuilles foncent leurs couleurs
tendres elles menacent

lentes langues et longues

ses mains aux ongles blancs

ses mains tant passées

mardi 3 novembre 2009

dunes le sable le cercueil

des vents du large

le bleu le blanc au nord

dans mes flancs

écrits à la craie
qu'avais-je à oublier

sinon le ciel

sinon la mer

il n'y avait au milieu

que tes remparts

d'un rose tendre
une page après l'autre

plus proche ou plus loin

de ses yeux attentifs

une page de gribouillis

où semble-t-il elle se perd

sans l'ombre d'un remord

j'attrape ses lèvres au vol
des feuilles de tous jaunes

tordues d'humidité

roulées de vents

quelques cols tendus

passants de gris

passants c'est tout
mourants

on les croise sur tous les trottoirs

à toutes les extrémités occidentales

mourants

sans racines sans histoire

on les croise sur tous les trottoirs

avec ces gueules sans membres

sans racines sans histoire

mourants
la tête à deux mains

frottée polie d'améthystes

qu'il secoue

hargneusement

qu'il embue

d'or solitaire

d'une tête étirée

jusqu'à l'orange

des murs des lampes

artificiels
par glissements par tensions

et dégringolades passionnées

j'ouvrais la cour les fontaines

et la lumière du carré de marbre

troublé des longs bruits de l'eau

revenue plus tangible que naguère
c'est au-dessus du volcan

portée comme un sacrifice

qu'en lui parlant sa langue

elle se révéla auprès de lui
il fallait crier hurler

secouer la gorge

gonfler le torse

éventrer la mer

de milliers d'épaulards

pour qu'elle se montre

enfin

l'écume bouillante

levée par les flots

et les abysses

remués

lundi 2 novembre 2009

avec tendresse

et dans un éclat

de fenêtres

sentir le bonheur

passer dans le salon

près du jardin

entre les chaises blanches

près des couleurs

et des rires surtout
ne pas trop avouer

même sur sa peau

tant l'étendue

serait désertique

vidée de son sang
un pas de plus

chaque fois

plus trouble

rase le passé
elle manque

la terre

la sablonneuse

et ses falaises

aveuglantes
pas assez de routes et de soleils

pas assez de tentes et d'horizons

pas assez de pays et d'arbres

où pencher l'eau de ses pleurs
ce sont moments de miettes

de vérités intérieures

qui détruisent et ravagent

toute la matière entre tes bras
je chiffonnais tous les papiers

pour extraire pour saigner la vie dedans

et j'ai eu froid

lorsqu'ils se sont asséchés coupants

technique mixte, 50cmx70cm, toile coton, non vernie là

technique mixte, 40cmx40cm, toile coton, non vernie là