vendredi 12 février 2010

en parlant avec des signes grattés sur la feuille

il me sembla ouvrir trop au point d'en cesser

avec ces villes de nulle part déserts ferrailleurs

l'horizon brouillé de lenteurs tremblantes

en parlant la pluie dans la gorge

apparurent de longues plaques

d'herbes folles et mauvaises
le chêne de la porte l'issue d'où lumière

jaillit fil et trait sur l'hostile noir

le chêne lourd devant le torse

toute la vie tous les muscles travaillés

vers la sortie

vers le corps aspiré

vers la faille pressentie

le chêne garde colosse

les plus belles notes

pour la fin
routes bras à méandres las résolus au si loin

au manque de terres aux ressacs éclatants

bord des désillusions claires et précises

la mer plus verte que le ciel

plus prononcée que les mains qui entrent

et ressortent plus lavées que les souvenirs

les mains tendres les mains dans l'oubli

du corps pleines des reflets escadrons

qui pillent l'âme de ce rayon au travers des nuages

mercredi 10 février 2010

sur "O Erotas" de Angélique Ionatos, (poème5) pour Eric Marais (Irène) que ma pensée accompagne par-delà l'espace et le temps.

frêles si doux les mois passés

sous la chaume imaginaire

et le trou d’un jaune de Naples

le doute s’écarte

l’incessante pluie enfin neige

enfin poème sur la peau

la route enveloppée

d’une clôture vieillie et belle

le vin de la vie

enfin enfle tes côtes

emplies de sommeil

et pourvues de liqueurs

le doute s’écarte

dans la délicatesse

du passage

et d’un adieu anonyme

au chemin du toujours

sur "O Erotas" de Angélique Ionatos (poème4)

suite de pas des dizaines pensés

dans la neige et dans l’oubli

la luzerne joueuse

le piquant de l’hiver

sur la triste patrie

cordes perdues étranges

champs ras de l’éphémère

plaines aux flocons

les bras noirs

tout est perdu

les yeux la marche la voix

seule brisure et le temps

mauvais et reconnu

de ma terre aux bois sourds

qui force au regard

sur "O Erotas" de Angélique Ionatos (poème3)

des cris sur la lisse étendue

trop de couleurs

le rouge sciant les vagues

espoirs soupirs lacés

lenteurs crues et l’aube

un escalier de paille et de sable

jaune moissons fluctuant

l’horizon étiré de mollesses

les pêches aussi vivantes

qu’un essaim d’hydromels

sur "O Erotas" d'Angélique Ionatos (poème2)

roulés de cambrures

vermeils sous nos couchants

sur l’herbe dure de la falaise

verte l’eau des ramures

on se parlerait poètes

dans les olives noires

et rien d’autre

le long des turquoises

dans le plat de l’étale

dans le noyer sous la brume

sur "O Erotas" de Angélique Ionatos (poème1)

danse et ici belle nos tissus se rappelant

au feu des joues oh marbre de la candeur

grands rayons sur la terre sèche le blanc crayeux

danse ronde autour de l’arrachement

si folle sous la nuit des feuilles grasses

au bleu de tristesse

au tison du cœur

au son de l’amant

sa nourriture sa vigne qui court les coteaux

les bouts de leurs chairs au soleil

donnés à l’air qui prend aspire et emmène

au loin la luisance de leur toujours

sur la terre sèche au blanc cassant